Cheveux ► Bleu
Yeux ► Bleu/vert
Taille ► 161 cm
Poids ► 46 kg

La mort, l'un des plus beaux mots en ce monde. C'est cet immense trou, empli de ténèbres, dans lequel nous tombons une fois notre vie achevée. Ou bien est-ce cet endroit d'un blanc éclatant ou empli d'un feu étouffant ? Et ces cercueils dans lesquels l'être humain eu l'idée d'enfermer des corps sans vie, leurs présences est reposante. N'est-ce pas là leurs buts ? En fait, la mort est cette chose qui la fascine le plus au monde. Se pourrait-il que ce soit sa passion ? Elle n'en sait rien, c'est simplement la chose qu'elle trouve fascinante. La seule en ce monde. En effet, l'habit ne fait pas le moine. Il est vrai que cette jeune fille est mignonne, mais sous cet aspect ce cache un être aimant la mort, les films d'horreur, les cadavres et encore plus. En fait, elle aime tout ce qui a trait à l'horreur. N'est-ce pas étrange pour une jeune fille ?

    Mais, une personne n'a pas qu'une caractéristique. Elle en a des millions et des milliards. C'est pourquoi cette jeune fille est également effrontée et impulsive. Le fait que le mot "honte" n'a jamais fait partie de son vocabulaire puisse aider dans son effronterie. Tout comme le regret. Ce n'est pas une bonne catholique. Elle trouve inutile de regretter une chose passée. Cela peut l'aider dans ses élans d'impulsivités. Il est, certes, vrai, que cette jeune fille est impulsive, tout comme il est vrai qu'elle sait réfléchir. Mais, contrairement aux personnes qui ne sont pas impulsives, il lui arrive bien trop souvent de réfléchir après coup.
    Sa colère prend la forme d'un tsunami. Et bien qu'elle sache quelque peu se défendre, ce tsunami vise surtout à briser les personnes de l'intérieur. Elle a appris bien tôt que c'était la meilleure des armes et prend un malin plaisir à l'utiliser à tout vas. Lorsque le tourbillon de colère ce calme, il laisse place à une mer parfaitement calme avec quelque remous, mais étincelante.

En général, on l'a dit bien égoïste, tête brûlée, parfois méchante et sans pitiés, déloyale, éprise de liberté, émotionnellement instable, ironique, mais qu'elle a un superbe sens de l'observation et qu'elle est éprise de justice bien qu'elle cache cette facette d'elle. C'est une fille remplie de défaut que voilà !

Le vent soufflait dans ses cheveux. Devant ses yeux s'étendaient un vaste ciel bleu parsemé de blancheur. Reposant non loin de là, une paire de chaussures, elle sentait sous ces pieds dénudaient, le béton du bâtiment. Ses yeux se baissèrent pour observer la prolifération de vie dans cette ville. S'avançant doucement, elle pensait que si la mort la touchait, elle ne ferait rien pour l'empêcher de la prendre dans ses mains froides. Peut-être pourrait-elle ainsi trouvait les réponses à ces obscures questions. Sur le bord du toit de l'immeuble, elle levait son appareil photo. À travers cet appareil, elle photographiait le début du crépuscule. Le début de la fin. Elle réfléchissait. Elle venait toujours en ce lieu quand il fallait réfléchir. Ces parents l'avaient prévenu. Si elle recommençait, elle partirait dans ce pensionnat. Elle avait recommencé. Elle qui aimait la liberté, elle ne supportait l'idée d'aller dans ce genre de bâtiment. Un bâtiment qui veut te changer, cela la faisait rire. Ces parents disaient toujours qu'ils avaient tout fait, que, si la famille fonctionnait mal, c'était à cause d'elle. Elle qui ne faisait que de désobéir. Mais à bien y réfléchir, y avait-il vraiment une famille qui habitait dans cet habitacle ? On aurait plus cru à une troupe d'inconnus mis là aux hasards.

La jeune fille resta sur le toit pendant que le soleil se couchait. Elle s'était finalement assise sur le bord. De ses lèvres sortait une fumée. Entre ses doigts, il y avait une cigarette allumée. Dans les nuits froides comme celle-ci, elle aimait bien observer la lueur émanant de la ville avec une cigarette à la main. Ce n'est pas comme si elle fumait vraiment. Elle devait tirer une ou deux taffes, puis elle laissait la cigarette s'éteindre tout doucement. La première taffe qu'elle prit la ramena à un de ces anciens souvenirs.

Elle était encore jeune. Et, du plus loin qu'elle s'en souvienne, cette maison n'a jamais vraiment été sienne. Un simple habitacle, comme tant d'autres, qui lui servait seulement à dormir et à manger. Elle n'était pas bête, elle était même intelligente. Mais elle le cachait sous des aires d'idiotes. Elle avait vite compris que cela ne servait à rien de se sentir supérieur aux autres. Cela devait bien être sa seule qualité. À ce si jeune âge, la petite fille possédait un grand sens de la justice. Par ailleurs, même si ce dernier est dissimulé, elle le possède toujours. Dans sa petite école, accompagnée de ces petits camarades, elle appréciait cette vie. Elle était souvent au coin. Sûrement à cause de ces nombreuses bêtises qu'elle a toujours osé faire. Dans sa petite école, accompagnée de ces petits camarades, elle avait une amie. Cette amie si précieuse, qu'elle avait eu tant de mal à protéger avait commis l'irréparable. C'était elle qui lui avait appris le sens du mot trahison. Aujourd'hui, elle ne se souvient plus de ce que cette amie lui a fait. Non, la jeune fille se souvient seulement de la manière dont elle l'a détruite. Elle lui avait simplement dit ces quatre vérités, en faisant en sorte que tout l'accuse. En rendant coupable cette pauvre petite fille toute gentille. C'était si simple de la détruire...

    La jeune fille fixait les profondeurs de la nuit. Si magnifique. L'air froid était devenu glaciale et la pinçait avec joie. Elle frissonna, mais ne bougea pas. Plus exactement, elle bougea sa main et tira une nouvelle taffe. Elle se remémorait cet autre souvenir.

Click ! C'était le bruit de l'appareil photo. Elle était cachée et venait de prendre sa première photo d'un cadavre humain. Il était magnifique. Le sang qui le couvrait était éclatant. À sa vue, ses yeux se mirent à briller comme ils n'avaient jamais brillé. Son cœur se mit à battre bien plus fort qu'à son habitude. Depuis ce jour, sa vie fut tout simplement changée. Elle s'était découverte une passion. Si elle pouvait appeler cela une passion. C'était un bref souvenir, mais quand ces parents ont vu cette photo, ils l'ont immédiatement supprimé, au plus grand damne de la jeune fille. Une jeune fille avec des photos de cadavres, ce n'est pas bien. Elle pourrait abattre la honte sur toute la famille.

Le temps passait vite. Il était déjà plus d'une heure du matin. Le lendemain, elle partirait. Elle savait qu'elle n'avait pas besoin de faire ces affaires, ces parents les avaient faits pour elle. Ils devaient avoir hâte qu'elle parte. Cette intruse. Cette squatteuse. Ils étaient pourtant du même sang, mais c'était comme s'il ne se connaissait pas. Ce n'est pas si dérangeant que cela. Elle n'était là-bas seulement que pour dormir et manger et encore. Alors, la jeune fille se leva du haut de son perchoir. Demain allait être une longue journée. Elle se retourna, regardant ces milliards d'étoiles qui brillaient faiblement. Et dire que pour beaucoup, elles étaient déjà mortes. Le vent dans les cheveux, elle parti. Disant un dernier au revoir à sa maison, se jurant de la retrouver le plus tôt possible et de ne pas se laisser changer. Car, au fond Shiko est Shiko, et elle ne voulait pas être une autre personne.